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« Le mal-être agricole se détecte de mieux en mieux »

Olivier Damaisin, coordinateur national du plan interministériel de lutte contre le mal-être agricole (à gauche) et Magalie Rascle, directrice déléguée aux politiques sociales de la CCMSA (à droite) au Salon international de l'agriculture ce jeudi 27 février 2024.

Au Salon de l’agriculture, la MSA a dévoilé son bilan sur la détection du mal-être agricole et les actions menées pour soutenir les agriculteurs au cours de l’année 2024.

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Agri’écoute, aide au répit, sentinelles agricoles… Lancé en 2022, le programme « Prévention du mal-être agricole » mené par la Mutualité Sociale Agricole (MSA) vise à renforcer la détection et le soutien aux agriculteurs victimes de mal-être. Dix-huit mois après son lancement, l’heure est au bilan.

« La MSA a traité près de 6 000 signalements en 2024, soit 31 % de plus qu’en 2023. Cette hausse traduit une amélioration de la détection et des moyens mis en œuvre », se réjouit Magalie Rascle, directrice déléguée aux politiques sociales de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA) lors d’un point presse au Salon international de l’agriculture ce jeudi 27 février 2025.

« L’aide au répit est en essor »

Le dispositif d’aide au répit connaît un franc succès. En proposant une aide au remplacement, des consultations psychologiques, une aide au répit administrative, des groupes de parole, il vise à prévenir et accompagner les assurés en risque d’épuisement professionnel. En 2024, la caisse centrale a débloqué, une enveloppe supplémentaire d’un million d’euros pour poursuivre son déploiement. « En 2024, l’aide au répit administratif a connu un succès fulgurant grâce à sa simplification d’accès. La MSA s’inquiète même de ne pas trouver de ressource financière suffisante pour pérenniser le dispositif », confie la directrice.

« Au cours de mes déplacements chez des agriculteurs, j’ai pu observer des piles de courriers entassées sur des tables. Les agriculteurs déconnectent parfois complètement de l’administratif. Ils pensent qu’en travaillant plus ils vont s’en sortir et finissent par enchaîner des journées de 15 heures de travail. C’est un cercle vicieux pouvant conduire à du mal-être », regrette Olivier Damaisin, coordinateur national du plan interministériel de lutte contre le mal-être agricole.

Agri’écoute et sentinelles agricoles

Le plan ministériel visait initialement la formation de 5 000 sentinelles d’ici la fin de l’année 2023. C’est finalement plus de 8 000 sentinelles formées en 2024. « Il y a une mobilisation très forte sur le terrain pour être formés à la détection du mal-être », souligne Magalie Rascle.

Enfin, la MSA enregistre plus de 4 000 consultations sur la plateforme Agri’écoute. La moitié des appelants prennent contact pour une consultation psychologique. L’autre moitié le fait pour obtenir des informations pour elle ou des proches (amis, famille…). « On constate une évolution positive. Lorsque nous avons lancé la plateforme d’écoute, nous pensions avoir une majorité de signalements de personnes à risque élevé en termes de mal-être ou de pensées suicidaire. Au final, nous avons davantage d’alertes à risque faible ou modéré. Cela montre qu’on nous appelle bien plus tôt », souligne Magalie Rascle.

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